mardi 13 janvier 2009

le jour où mes maigres connaissances de lutte ne m'ont pas servi...

Imaginons la scène qui s'est passée dans le décor formé par des casiers bondés au retour de la récréation dans une école primaire pas plus tard qu'hier matin.

Ti-Bum vient me chercher en courant, me criant que Ti-Chaton est en train de se battre avec un autre élève de la classe. Surprise de cette annonce, je me précipite là où la foule scande des "ohhh" et des "haaaaa" qui oscillent étrangement entre l'encouragement et le suspense.

Je demande aux garçons ce qui se passe, mais Ti-Chaton ne lâche pas prise. Il a aggrippé le manteau de l'autre et tire très fort, le regard mauvais. Je me place derrière lui, l'entoure de mes bras pour le retenir (et me protéger) et lui murmure à l'oreille que tout ira bien, que je sais qu'il est fâché, mais qu'il doit lâcher le manteau pour qu'opn règle ça. Loin de le calmer, mon intervention ne fait que déculper sa rage, mais je ne peux tout de même pas le laisser refaire le portrait de l'autre garçon!

Dans ma tête, la scène a dû ressembler à ça:
Dans le coin gauche: Ti-Chaton avec un poids d'environ 60 livres (tout mouillé, habillé et avec des bas en plomb).
Dans le coin droit: Moi-même, la technicienne en éducation spécialisée et une autre enseignante pour un poids total de plus de... Et puis ce n'est pas de vos affaires!

Toujours derrière Ti-Chaton, j'essaie de le retenir. Une autre enseignante essaie d'ouvrir ses doigts pour libérer l'otage avec autant de succès. La T.E.S. arrive et tente de le calmer en lui parlant, ce qui ne donne rien non plus. Nous avons alors dû tirer sur Ti-Chaton pour l'éloigner de l'autre, mais la lutte ne faisait que commencer. À trois adultes, dont deux mères de famille habituées aux crises de bacon à l'épicerie, nous avons eu toute la diffulté du monde à le sortir des casiers. Il a tenté de mordre la T.E.S. et a failli étrangler ma collègue (j'avais bien choisi ma position, derrière lui, je craignais moins les coups). Mues par une force surhumaine, qui n'a malheureusement pas duré, nous avons réussi, non sans peine, à l'amener au bureau de la T.E.S. qui se trouvait à une quinzaine de mètres des casiers pour l'y enfermer pendant qu'on restait prudemment dans le couloir. Les quinze mètres les plus pénibles de ma vie, je suis de tout coeur avec les marathoniens et autres masochistes du genre.

Les bras meurtris (on remercie le ciel qu'il ait déjà eu le temps d'enlever ses lourdes bottes d'hiver avant de se battre), on l'a observé se calmer derrière la vitre. Le moins qu'on puisse dire c'est que ça secoue! Je me remettrai donc à regarder la lutte dès samedi pour mettre à jour mes maigres connaisances pour mettre K.O. un adversaire. Me demande, est-ce que ça compte pour de la formation continue?

lundi 12 janvier 2009

Non mais!

Montréal, c'est mal! On ne se le dira jamais assez. En plus des dangers liés aux bancs de neige déferlant dans la rue, des possibilités de se faire une entorse ou une ernie discale sur les trottoirs glacés, en plus de la circulation dense, des junkies qui vous suivent, seringue à la main, il faut ajouter à la longue liste des périls montréalais le vandalisme!

Évidemment, rien de tel ne serait arrivé si je n'avais pas eu le mauvais goût de tomber amoureuse d'un gars de Montréal. J'imagine que j'ai provoqué le destin en passant le week-end downtown... Quelle ingénue j'ai été de croire qu'on pouvait laisser une bagnole toute seule sur la rue St-Laurent toute une nuit! Combien de fois me l'avais-je fait dire par des proches? Montréal, c'est mal. Pas assez en tout cas pour ne pas prendre toutes les précautions nécessaires. Telle une mère indigne, j'ai abandonnée ma voiture une nuit, toute seule, dans la grande ville. Certains me diront que je l'ai cherché, d'autres que ma voiture est décidément maudite et que je n'y suis pour rien. N'empêche que voir ma pauvre petite auto blessée et toute seule dans le froid m'a fait de la peine.

Quoi de mieux qu'une déclaration pour vandalisme aux assurances pour bien commencer la semaine? Quoi de plus enivrant que de passer des dizaines de minutes au téléphone pour louer une voiture et faire remorquer la sienne avec la vitre arrière béante sur le froid? Quoi de plus agréable que de songer aux primes d'assurances qui augmenteront avec délectation étant donné que c'est ma deuxième réclamation en six mois? Une claque sur la gueule aurait mieux fait mon affaire. Retenez que Montréal c'est mal et n'y emmenez plus vos propres véhicules. Les vandales sont partout, tapis dans l'ombre. Devenez paranos, finie la confiance! Vous serez plus amers, mais combien mieux préparés.

dimanche 4 janvier 2009

Nouvelle année, nouvelle vie

Je n'ai pas beaucoup parlé de ma relation avec Hot Man depuis que nous sommes ensemble. Ni ici ni ailleurs, d'ailleurs. Comme si le fait d'en parler risquait de nous porter la poisse (une croyance marocaine que j'ai dû adopter malgré moi). Cette année, je prends les choses en main et essaie de maintenir de l'ordre dans ma tête au fur et à mesure. Il le faut si je veux avancer et si je veux passer au-travers de l'état d'angoisse latent qui me colle à la peau depuis mon déménagement.

Hot Man est un charmant Marocain de bientôt 34 ans qui vit au Québec depuis 7 ans. Il a plus de cheveux que moi, un seul sourcil (qui aurait cru qu'un jour j'aurais trouvé ça mignon chez un homme?), des yeux doux, un sourire à faire fondre la glace, des bras protecteurs qui savent si bien m'entourer quand j'en éprouve le besoin et un corps sur lequel je peux me blottir à volonté sans jamais me sentir de trop. J'en suis follement amoureuse et ce, malgré le fait qu'il ait un caractère aussi pire que le mien sur bien des aspects et qu'il ait pour patois un "Fils" duquel je cherche encore l'origine et le sens. Son accent français est une des choses qui me fait le plus craquer. Si j'ajoute à ce portrait qu'il aime faire la sieste autant que moi, qu'il aime lire et regarder des documentaires et des films français autant que des blockbusters américains, je suis aux oiseaux. Il est plus cartésien que moi, parle autant sinon plus que moi et sait toujours trouver les mots qu'il faut pour me consoler et réduire mes angoisses à de mauvais souvenirs. En étant son amoureuse, je me sens aimée, accompagnée dans mes épreuves et apaisée d'avoir trouvé l'épaule sur qui pleurer sans gêne. Cependant, une partie de moi doutait de la véracité des sentiments d'Hot Man, comme si c'était trop beau, que je ne pouvais mériter autant de manifestations d'amour... Après deux disputes mémorables où je suis partie par orgueuil et de nombreuses discussions sur le fait qu'on avait quelque chose à bâtir ensemble et que nous avions tous les deux des difficultés à affronter, je suis plus zen dans notre relation. Grâce à celle-ci, je découvre plein de choses et je réussis à passer à travers mes pires angoisses.

Cependant, force m'est d'avouer que celles-ci ne sont pas disparues. En écrivant mon billet hier sur Mouffle et sa dépression, des sentiments douloureux ont fait surface. Des émotions que je n'aurais pas cru possibles. J'ai enfin dû/pu m'avouer que la fin de mon histoire avec ex-Amoureux avait laissé des marques. Des cicatrices que je vais devoir effacer toute seule. Avant qu'on se laisse, ex-Amoureux m'avait fait remarquer que j'agissais comme si je voulais garder mon mode de vie, ma maison, mes projets, mais avec un autre que lui à sa place. Sur le coup, j'avais encaissé en me disant que ce n'était peut-être pas loin de la vérité.

Maintenant que je suis partie de la maison, que je n'ai plus mon chat, mon jardin à planifier pour le printemps prochain, mes meubles antiques choisis et rénovés avec soin, ma routine, mon lieu de repos que j'avais décoré de A à Z, je comprends qu'il avait peut-être raison de ressentir cela, car je me sens perdue, sans repère et anxieuse par raport à l'avenir. Je me sens trahie par Mouffle et abandonnée, car j'aurais aimé que ma présence lui suffise. Le fait d'avoir dû la retourner à ex-Amoureux, je l'ai ressenti comme un échec, comme un abandon. Poussant la réflexion plus loin (trop loin peut-être?), je me suis aussi demandé pourquoi ex-Amoureux n'avait-il pas été capable de m'aimer comme je le voulais, sachant maintenant que c'était possible d'être aimée comme je le veux. J'ai pleuré sur cet autre échec, plus cuisant celui-là. J'ai un goût amer quand j'y pense. Si on avait pu s'aimer mieux, notre vie aurait été super et je dois maintenant en faire le deuil pour commencer à neuf avec mon nouvel amoureux.

Je me sens en deuil depuis presque un an maintenant; deuil des bébés que je n'ai pas eus, deuil de ma relation de couple, deuil de mon ancienne vie. Ceci doit expliquer pourquoi je ne choisis que des nouveaux vêtements noirs ou gris pour s'accorder à mon humeur... Je dois arriver à passer à autre chose, mais je ne sais pas par où commencer et je sais que je dois le faire seule. Même si j'ai la chance d'être entourée par une famille et des amis fantastiques qui sont là pour moi. Je dois arrêter d'avoir peur de l'avenir et laisser les choses aller, accepter que je n'ai pas de pouvoir sur plusieurs aspects de ma vie et qu'il y a des choses sur lesquelles avoir aucun contrôle est normal. Aller de l'avant et guérir une fois pour toute.

Écrire ici me fait un bien fou et je m'aperçois que parler et exprimer mes craintes les rend juste moins féroces. Chers lecteurs, merci d'être là, anonymes ou assumés, pour m'accompagner là-dedans. Ça fait un bien fou de savoir qu'on n'est pas seule et écrire me libère. J'essaierai toutefois de ne pas devenir trop sombre et je reviendrai à mes anciennes habitudes aussitôt que tout ira mieux.

samedi 3 janvier 2009

2009 me sort de l'hibernation

Elle est finie cette année 2008 et elle a eu le bon goût de finir comme je l'avais vécue. Dans la merde... Si on me demande un jour quelle aura été la pire année de ma vie, je n'aurai aucune hésitation avant de répondre que 2008 mérite la palme.

En résumé, après un réhypothèquement de 60 000$, une deuxième fausse couche, des rénovations majeures qui auront duré deux mois, une dépression sévère, des inondations dans le sous-sol à répétition (remarquez qu'on en est juste à la moitié de l'année, tout ceci s'étant passé de mars à juin), une séparation, un retour au boulot après six mois, quelques aventures avec des gars de tous les genres, un déménagement avec une copine dans un 4 1/2 dans un quartier de blocs appartements, manquait plus que mon chat fasse une dépression pour que ce noir tableau soit complet.

Comme quoi rien n'est parfait, mon chat a bel et bien fait une dépression lorsque je l'ai déménagée dans mon nouveau chez-moi. Le transport de la bête n'avait pas été une partie de plaisir en soi, le fauve n'aimant pas vraiment être enfermée dans une cage et faire 30 minutes de route. Arrivée à l'appartement, rien ne laissait présager le drame qui allait se jouer si ce n'est les miaulements plaintifs qui semblaient m'accuser de la pire des tortures et le fait que Mouffle passait le plus clair de son temps cachée sous mon lit, les yeux grands ouverts de frayeur. Naïve et croyant que l'amour peut tout arranger (on en reparlera ultérieurement, retenez cette phrase), je compensais mes fréquentes absences par un plat de croquettes sèches toujours rempli, des minouches, de l'herbe à chat à volonté et des caresses qui me laissaient les mains recouvertes de fin duvet noir. La fin de semaine avant la fin des classes, Mouffle, constatant que je n'accordais pas assez d'importance à son malheur de chatonne a décidé de passer au plan B.

Pendant que j'étais chez Hot Man, la charmante féline en a profité pour faire savoir que la situation la faisait chier. Au sens propre et au sens figuré. Elle a eu le bon goût d'exprimer son mécontentement en faisant caca sur mon lit. Pas qu'une fois, nan. Ce serait sous-estimer la douleur que peut ressentir un chat qui a été arraché à son doux foyer et à sa compagne Câline qui la martyrisait depuis à peine sept ans et demi. Elle a chié 3 fois sur mon lit pendant mon absence et c'est ma coloc qui a dû ramasser ses mauvaises humeurs. Quand je suis revenue le lundi soir, je l'ai caressée, je lui ai parlé, je lui ai donné des minouches et de l'herbe à chat et j'ai passé des heures à la flatter. Elle savait qu'elle avait mal agi parce qu'elle se cachait et refusait de venir me voir au début. Quand nous eûmes parlé (!), je pensais que tout était réglé. Naïve je vous dis! Le lendemain matin, avant de partir (j'étais limite en retard), une odeur nauséabonde me vint aux narines. Quelle ne fut pas ma joie de découvrir que Mouffle avait refait une surprise sur mon lit! J'ai réussi par je ne sais quel tour de force à la capturer pour lui mettre le nez dedans et pour la mettre ensuite dans le bac à litière, tout en me répétant que c'était pour les chiens qu'on faisait ça... Les larmes aux yeux (je pleurais pour un rien cette semaine-là) j'ai dit à ma coloc que si elle le refaisait, je la retournerais à ex-Amoureux qui s'en ennuyait beaucoup (me demande si ses sentiments auraient été aussi vifs si c'était sur son lit qu'elle avait manifesté son désespoir).

Mue par une envie soudaine de croire en sa bonne volonté (celle de Mouffle, pas celle d'ex-Amoureux), je suis allée vérifier la litière avant de quitter. Elle était vide et je l'avais vidée le samedi. On était mardi! Toujours mue par un sentiment d'amour inconditionnel (croyez que je projette ma maternité ratée sur mon chat? probable.), je me suis dit qu'elle devait être malade. Entre deux périodes libres, j'ai réussi le tour de force de dénicher un rendez-vous au vétérinaire le plus proche où, pour la modique somme de 50$, on m'a dit qu'elle vivait un épisode dépressif et/ou d'anxiété profonde et que sa vessie était vide (ce qui signifiait qu'elle la vidait ben quelque part, bordel!) Arrivée à l'appartement, j'ai découvert qu'elle s'était fait une joie d'uriner derrière les rideaux de la cuisine qui touchent au sol. J'ai donc tout nettoyé avec le produit à 20$ qu'on m'avait vendu chez le véto (le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres, au cas où vous ne le saviez pas déjà), j'ai changé de type de litière et je l'ai déplacée selon les conseils de la vétérinaire et tout est revenu à la normale jusqu'à ce fatidique matin du 31 décembre. Même au dernier jour de cette année merdique, rien ne me serait épargné!

Je suis arrivée à l'appartement vers 15h00, tout heureuse à l'idée que l'année finissait dans quelques heures et que la prochaine ne pourrait être pire pour découvrir une coloc maussade qui me demanda d'aller lire le mot qu'elle m'avait écrit sur le frigo. En résumé, le mémo disait que Mouffle avait à nouveau exprimer son anxiété, mais sur la table et sur les gants de ma coloc cette fois. Comme je lui avais promis que si elle le refaisait je la renvoyais à la maison avec ex-Amoureux, je n'ai eu d'autre choix que de respecter ma parole même si cette décision me fendait le coeur. Ex-Amoureux, après quelques blagues douteuses sur la possibilité d'une pension alimentaire a accepté de venir la chercher le soir même et de venir souper avec ma famille en l'absence d'Hot Man qui travaillait toute la soirée. Nous nous sommes blotties l'une contre l'autre et je l'ai caressée longuement pour la dernière fois (toujours Mouffle, pas ex-Amoureux).

Je passerai rapidement sur l'épisode capture du chat qui nous a donné du fil à retordre, probablement vu la présence de la cage de transport qui l'avait sans doute rendue méfiante. Elle a toutefois eu le bon goût de ne pas nous faire un caca nerveux pour signifier sa joie de quitter cet appartement tant détesté. Sanglotant sans retenue, j'ai remis la cage à ex-Amoureux qui avait le coeur gros de me voir si triste de perdre ce qui me restait d'affection sur 4 pattes. J'avais l'impression que je venais de perdre la dernière chose qui appartenait à mon ancienne vie et que l'avenir s'annonçait bien sombre si même mon chat ne voulait plus vivre avec moi.

Arrivée à mon ancienne maison, ma garce de chatte est sortie de sa cage pour aller directement au plat de croquettes, a passé devant Câline qui lui a craché dessus sans vergogne avant d'aller se coucher bien peinarde sur le lit comme si ce long mois chez moi n'avait été qu'un mauvais rêve...

Avec le recul, c'est la meilleure décision pour elle, mais moi je fais quoi? Sans avenir certain avec un amoureux qui travaille de soir et avec qui je ne suis pas sûre d'habiter en juillet vu son retour aux études, je fais quoi? Je reste seule dans le Bronx de Delson avec 2 fougères qui sèchent à vue d'oeil! 2009, tu as intérêt à rendre ma vie un peu plus simple parce que je ne suis pas sortie de mon hibernation du dernier mois pour rien. J'exige ma part de bonheur et de facilité! Sinon, je disparais jusqu'en 2012, où, paraît-il, la fin du monde ne sera plus une prophétie. En échange, je m'engage à essayer de ne plus rien remettre à plus tard, à faire attention à ma santé et à essayer d'être patiente (ça ressemble drôlement à des résolutions ça non?).